mardi 10 juin 2014

JOUR 4

S'il était possible de dormir sans jamais se réveiller. Mais s'endormir est si difficile et le sommeil si léger.

*

Ou DSK

Monsieur Dominique Strauss-Kahn.

Ambitieux chronique à l'avenir glorieux et qui aurait été président de la France si une pelure de banane n'avait été judicieusement placée devant ses pieds. 

Ou son pénis. 

Comme il ne pouvait s'empêcher de fourrer toutes les femmes des environs - et que sa réputation précédait son pénis en extension continu - et qu'il était trop stupide pour penser qu'on pourrait utiliser cette obsession contre lui - on ne l'avait jamais fait jusqu'à présent et pourquoi le ferait-on dans le futur ou là soudainement ? - qu'on avait déjà des photos - des films - on plaça la proverbiale victime - comme dans un conte - la femme de chambre - noire - la banane et la pelure de banane - qui au lieu de se laisser enfiler silencieusement et de faire le sacrifice de son corps à la patrie reconnaissante - et pour l'épanouissement des élites - comme toutes les autres - porta plainte. 

Il est bon lorsqu'on se fait baiser - physiquement, intellectuellement, financièrement, moralement - de donner un objectif supérieur, une valeur, un point de référence élevée spirituellement, ou un joli mot du dictionnaire, à ce qui, autrement, ne serait qu'une sordide affaire Darwinienne. Autant les victimes que les agresseurs utilisent ces mots qui enjolivent ce qui s'est passé - comme le tombeau de pierre sculptée sur le cadavre pourri.

La victime ne se sent plus victime ou a moins de démangeaisons et l'agresseur voit d'un point de vue plus élevé le crime qu'il vient de commettre. 

Ou l'oublie. Ce qui est préférable.

Le loup léchant l'agneau. Ou l'agnelle. La belette saignant le dindon. La sangsue collant et suçant. Le ver solitaire mangeant l'intérieur de votre ventre pour nourrir ses bébés. Et les autres vers et larves du type myiase. 

La nature dans ce qu'elle a de plus beau. 

Et ce genre de petit drame ne se passe pas seulement dans une chambre d'hôtel mais peut se passer sur un champ de bataille. Sauf que la soubrette a un costume différent. En vert. Avec un fusil. Et au lieu d'un petit bonnet blanc empesé, un casque de métal. Mais elle sera baisée. Encore. Il ou elle est là pour ça. Parce que l'autre a des mitrailleuses. 

On est en pleine commémoration du débarquement du 6 juin. 1945. Et de la guerre de 1914. 2014. Tous ces crétins morts par millions afin que vivent 100 riches et leurs rejetons. Avec moins de chômeurs. 

Et la femme de chambre indignée

Et noire

Déjà là, on entre dans une dimension supérieure et autres visions angéliques et surréelles. Au moins. Autres. Ailleurs. Il y a du cosmos et du cosmique là-dedans. Probablement du Karma. 

Celle du conte ou de la fable ou de la parabole. On voit les lumières scintillantes. Et on entend de la musique et de la harpe.

S'en suit, comme dans la Bible, une succession de miracles prouvant l'existe de la divinité.

1

On a cru cette femme.

Et les médias compatirent à son drame. Et furent indignés comme elle. Sa triste histoire parut proverbialement morale aux médias qui aiment ces contes pour enfants: la faible femme pauvre qui se rebelle contre le sinistre riche. 

2

Les médias, spontanément, s'en prenaient à quelqu'un d'important. Pas une célébrité ou une vedette. Un caniche frisé ou un phoque savant. Que les médias ont choisi parmi tous les caniches et les phoques, élevés au sommet de la pyramide en carton des caniches et des phoques jongleurs et qu'ils prennent un plaisir sadique à démolir.

À une personne radioactive. Le pouvoir. 

Les invisibles. Ceux dont on ne doit pas parler.

3

Et il y a le sacrifice de cette femme. Après sa crucifixion sur le lit de l'hôtel. Elle rejetait le peu de sécurité qui lui restait. L'anonymat. Alors qu'elle risquait de perdre son job et d'être déportée si elle attirait la lumière à elle puisqu'elle était immigrée illégale. Ce que n'importe quelle femme pauvre, noire, immigrée illégale, travailleuse sans papier, munie d'un enfant (tant qu'être malchanceuse et éprouvée par la vie) aurait fait à sa place. 

Mais comme dans les proverbes, sa vertu ayant été outragée  - comme dans les feuilletons du 19 ième et du 18 ième et du 17 ième, elle prévint la police. Et ensuite, ceci est beau. Qui, miraculeusement, parce qu'il y a un Bon Dieu et que la Justice existe - sinon il n'y aurait pas de Justice - et ce ne serait pas juste - a été - proverbialement crue tout de suite - ce que hors des feuilletons du XIX, XVIII, XVII à 99.99% de chance de ne pas arriver. 

Ou, peut-être, 0.00001 % de possibilité de se produire. 

Ce qui n'est donc pas impossible.

Dieu existe.

Une n'importe qui, une moins que rien - vous êtes dans le pays de la lutte de la sélection naturelle: vous avez gagnez ou vous avez perdu. C'est clair. Il n'y a pas de zone d'ombre. Et vous méritez votre sort. Comme le sportif financier et social mérite sa victoire. Et on écrase les perdants. Qu'ils perdent ne suffit pas. Ils ne peuvent pas se contenter d'avoir essayé ou de ne même pas avoir essayé par fainéantise. Il faut qu'ils servent d'exemple. Voilà ce qui vous attend ! Qu'on les voit comme ils sont: vaincus! Sales. En guenilles dans un taudis de nègres. 

Ce qui, par contraste, illuminera la victoire de l'autre. 

Et on refusera même de payer pour les soigner. Pour qu'ils soient de nouveau vaincus, là. 

Et ce peut encore être pire.

On pourrait s'attendre comme dans les films à une révolte des perdants qui sont nombreux mais non. Car, heureusement, les noirs ont bon caractère et chantent bien dans leurs églises de noirs - ils dansent aussi car ils sont le sens du rythme - 

Et, elle, qui offense du beau linge des beaux quartiers. Répandant de vilaines rumeurs sur leurs moeurs. Jalousie. Calomnie. Jugement téméraire. Une négresse qui bavasse et jette sa bave comme la vilaine crapaude.

Elle aurait eu des coups des matraques, aurait été probablement violée par des policiers Mexicains et déportée dans le premier avion vers son pays de merde. Mais parce qu'il y a une Justice, que la vie a un sens, que ça prouve l'existence de Dieu - Infiniment Bon et Infiniment Juste et Infiniment Parfait - on a cru à sa bonne foi. 

Prestement, sitôt sa plainte déposée - souvenons-nous qu'elle est en situation géographique et utilitaire illégale - les forces constabulaires - les agents Keystones - ont arrêté le sinistre violeur/agresseur/peloteur (on n'a jamais vraiment su dans quelle catégorie le placer - l'offense variant au jour le jour). 

La police appelle les médias dès que la plainte est déposée. Ou, le hasard aidant, ou la malchance s'acharnant sur DSK, les médias arrivent par hasard avec appareils photos et caméras. 

Et des micros pour lui demander ses impressions.

Et à la TV, tous peuvent le voir en guenilles. pas  rasé et menottés.

L'image doit imprégner les cerveaux.

Et le monstre paraît dans tous les média. Obsessivement. Photographié. Décrit par tous comme un agresseur de victime innocente et sans reproche. Et la nouvelle se répand dans le monde. C'est fait pour ça.

Résultat: il est discrédité et perd son job actuel et son job futur. Parce que le Bien triomphe sur le Mal. Sinon, dans quel monde vivrait-on !? 

Mais quel est ce monde dont il était un des chefs ?

Dans un monde où il s'est fait des ennemis puissants: le président de France du moment. Ex-chef des services secrets. Les USA au complet parce que dans son job de banquier, il parlait de permettre aux pays intéressés par cette bonne action de remplacer le $ US par de l'or. Comme l'avaient chuchoté avant lui Saddam Hussein et Kadhafi. L'Irak et la Libye ont été désintégré pour ça. Et Hussein pendu et Kadhafi sodomisé par un canon de carabine. 

Dans les services secrets sérieux, il y a un service spécialisé dans le «travail humide»: le sang - s'il faut tuer. Ou les différents fluides corporels. S'il est connu qu'un homme haut placé et qui par sa position sociale pourrait être utile et qui a des faiblesses envers les êtres féminins (génériques) ou des êtres féminins plus spécialisés (et de moeurs douteuses) (le nombre de perversion est presque infini - ce ne sont que les limites corporelles qui) ou de son propre sexe ou très très jeune. On place - c'est encore un miracle - l'objet tentateur sur sa route. Dans un bar. Un hôtel. Comme s'ils étaient fait pour se rencontrer. Et, comme tout homme est pêcheur comme disait Jésus, il succombe à la tentation. Et on prend des photos. On enregistre les sons. On le fait chanter. Et s'il ne veut pas tout perdre ce qu'il a accumulé jusqu'alors, il chante. Et il devient un espion involontaire pour le reste de sa vie.

Et ce genre de chose ne serait pas arrivé à monsieur DSK ?

Il se peut très bien qu'il avait voulu enfiler un vagin de trop! Et que le corps entourant l'utérus ait protesté. Poussé par l'indignation. Et la lutte pour la cause des femmes. La dignité du sexe féminin. Et qu'il n'ait pas rencontré de flic raciste. Classieux. Et de si bonne volonté qu'il ne pensa même pas à comparer la version des faits. Puisqu'il y en avait au moins 2. Et pourquoi l'aurait-il fait ? Parce qu'il est connu que les femmes comme les enfants et les prêtres (consacrés par Dieu) sont génériquement sincère et ne mentent pas. 

Et tous les flics ou des tas de flics sont allés arrêter l'immonde individu dans son lit. Et les photographes attendaient dehors. Par hasard.

Une nuit


DSK. Directeur général du FMI - Fonds Monétaire International.  

14 mai 2011. Il se passe quelque chose dans la suite 2806 de l’hôtel Sofitel à New York. 

18 mai 2011. Démission. 

23 août 2011. Le crime devenue une affaire a une conclusion au tribunal. Un non-lieu. Ensuite, il achète la paix avec la plaignante qui le poursuit au civil. Avec des avocats au %.

Sa carrière internationale est finie. 

Mais comme il a encore ou pense avoir des chances pour une nouvelle carrière de président français, on accumule des petits cailloux sur sa route. Des tas de petits scandales financiers si coutumiers des politiciens français qui ont l'impression que le budget de l'État provenant des taxes et impôt est un pot de biscuits aux pépites de chocolat. Et sa vie publique est foutue selon les sondages. Et ses «victimes» qui ne parlaient pas se mettent à parler. Il finit par comprendre qu'il est mort politiquement, médiatiquement, socialement. Que la chasse à courre est ouverte et qu'il risque la mort physique. Ou le suicide. Comme quelques politiciens français.

Il ne lui reste qu’à devenir conseiller financier du Soudan du Sud (mysthérieusement séparé du Soudan du Nord) et en Serbie.

*