vendredi 30 janvier 2015

JOUR 25. SHERLOCK HOLMES RECHARGE SES BATTERIES. MANIÈRE DE PARLER.

S'il était possible de dormir sans jamais se réveiller. Mais s'endormir est si difficile et le sommeil si léger.




Sherlock Holmes avait été réveillé.

Avait mal dormi. Comme d'habitude.

Il utilisait très peu son corps mais il avait tout de même l'impression d'être vieux et usé.

Ce qui méritait un moment de réflexion. 

Un autre que lui aurait probablement poursuivi par un autre moment destiné à la philosophie. Mais il n'appréciait pas perdre son temps à des choses religieuses ou apparentées. Religion. Morale. Éthique. Philosophie. Littérature et poésie. 

L'esprit d'un homme sans la science est un esprit perdu et hanté, selon le modèle de la caverne de Platon - philosophe - malheureusement - mais qui avait l'excuse d'être né avant l'invention de la science et qui faisait avec ce qu'il avait - ce qui lui faisait essayer d'ordonner son cerveau en un temps où tout était mêlé: métaphysique, mathématique, arithmétique, religion, écriture, art. 

L'observateur cherchant la flamme de la torche allumée. Frissonnant de froid dans le noir au milieu des cauchemars qu'il découvre ou devine dans chaque mouvement des ombres de la lune.

Sherlock Holmes servait la science ou se servait de la science et de ses méthodes. Système de pensée méthodique qui pouvait conduire vers des découvertes vraies. 

Ce qui était hors du domaine de la science faisait parti de la météo et de la marée, des phénomènes atmosphérique et des vagues sur la mer: toutes ces ombres, ces reflets, ces nuages sans forme mais à qui on peut donner la forme que l'on veut. Par jeu. Pour s'exercer au dessin comme Léonard de Vinci. 

Mensonges.

Ce qu'un esprit fort peut faire entrer dans un esprit faible. Comme si les gens les plus méfiants d'habitude, devant cette sorte d'individu qu'ils reconnaissent, ouvrent spontanément leur cerveau comme le capot du moteur d'une voiture pour le laisser bricoler l'allumage, la transmission ou les freins. 

Ce ne sont pas des nuages mais les yeux de Dieu. 

Ou ce sera l'oeil de cyclope de la Lune. 

Et, c'est bien pratique: Dieu parle par sa bouche. Ou il sait lire les textes sacrés. Qui révèlent les terribles volonté de Dieu. Qui déteste les femmes, les homosexuels, les enfants, les dessins, les écrivains. Et cet homme révèle que Dieu veut tuer. Comme il semble ne pas le pouvoir lui-même, il faut que ses adeptes le fasse. Ce qui est plus amusant que de nourrir les pauvres. Parce que Dieu déteste les pauvres, les faibles, les malades, les infirmes, les vieux. Les aveugles. Et, on l'a dit: les femmes. Ceux qui savant lire. Ceux qui chantent.

Ceux qui contredisent celui qui traduit les volonté de Dieu. Ceux-là, Dieu les détestent.

Beaucoup de gens ne demandant qu'à être hypnotisés et dirigés. Penser est douloureux pour tant de gens. Laborieux. 

Ils aiment - encore des sentiments - que l'on pense pour eux. Des millions ou des milliers ont ainsi rencontré leurs maîtres. 

Si encore celui-ci n'était pas fous. Mais le hasard a fait qu'il était fiévreux et fou.

Et ses moutons sont incapable de faire la différence tout autant que de lui résister. Comme une sorte de contagion. On mourra donc pour un fou. Tuera pour lui. 

Et ce sera excitant et joyeux.

Il venait de voir des membres d'une nouvelle communauté religieuse armée - qui n'avait aucune envie de s'occuper des pauvres - attacher un homme soupçonné d'homosexualité - ce que Dieu déteste - le faire grimper en haut d'un immeuble en ruine - Dieu déteste les immeubles neufs - l'attacher sur une chaise de plastique de jardin et le pousser vers le mur qui n'était plus là - tout une façade de l'immeuble manquait. Et le pousser encore vers le rebord puis le jeter dans le vide. Il avait eu seulement à le faire basculer. On était au dixième étage et la chute fut longue. Une foule de joyeux prédicateurs - armés encore - attendait en cercle en bas et l'homme et sa chaise arrivèrent sur l'asphalte. Tous furent très joyeux.

C'était la volonté de Dieu.

Ce qui était intéressant ou passionnant - quoique ce mot soit excessif - ou digne d'être sujet d'étude était sa tête. Il la voyait très bien dans le laboratoire de Cesare Lombroso qui l'aurait tranchée au niveau du coup puis découpé au niveau du front pour en extraire le cerveau, le mesurer, le peser et étudier ses circonvolutions. En faire un moulage. De même que de l'intérieur du crâne afin de découvrir des formes qui pourraient signifier quelque chose comme une géographie des dons ou des instincts mystérieux autrefois utiles à celui qui étaient maintenant un cadavre dépourvu de tête ou une tête soustraite de son corps qui, autrefois, la transportait ici et là. L'une ne pouvant vivre ou, du moins, exister sans l'autre. Aujourd'hui, les appareils de résonances magnétiques permettaient d'étudier le cerveau et l'intérieur le plus intime afin de découvrir ses secrets. Notre petite galaxie. Sans qu'il soit nécessaire que le sujet de l'expérience meure. On précisera que Lombroso contrairement aux savants nazis, japonais et étasuniens ne tuaient personne. Il se contentait de réclamer des condamnés. 

Sherlock Holmes était un nerd. Terme qui fait se moquer ou sourire certains et dont il était fier. Il appartenait au moins à une catégorie. Longtemps, dans son éternelle enfance, il s'était demandé s'il existait quelque chose comme lui ailleurs. Ayant l'impression d'être tombé chez les singes, des spécimens d'une race inférieure où il devait prudamment respirer sans attirer l'attention. Car ces formes de vies étaient très brutales et cruelles. Et les spécimens femelles étaient physiquement moins dangereuses mais psychologiquement sataniques.

Il se disait que puisqu'il y avait autant d'existants sur Terre, il devait, logiquement, exister des gens comme lui.

Et cette théorie s'était révélée exacte.

Ils étaient nombreux. Avaient des clubs. Des publications. Des sites internet. Des fêtes. 

Puisqu'il était debout ou plutôt assis - il détestait faire un usage exagéré de son corps - bouger quand c'était inutile - trop bouger ou bouger trop vite lui donnait le vertige. 

Il fallait donc manger. Puisque c'était l'heure pour ce genre de chose.

Sherlorck Holmes avait simplifié l'ingestion de carburant nécessaire au fonctionnement adéquat de son corps et de son cerveau.

Depuis une vingtaine d'années, il se nourrissait de soupe au poulet. Une par repas. 1 ou 2 ou 3 repas par jour, selon l'occupation du moment. 

Comme Andy Warhol, artiste autiste comme lui. Et amateur de soupe au poulet. Quoiqu'il ne soit pas artiste puisqu'il pensait. Et faire quelque chose lui paraissait tout à fait déplaisant. Joignant l'utile à l'agréable, comme disent les gens simples, il avait même fait des peintures - plutôt des sérigraphies - des  boites de soupe. 

Un hymne au bouillon de poulet.

Sherlock Holmes avait acheté une de ces oeuvres. À un prix raisonnable puisque, heureusement, Warhol ne croyait pas à l'oeuvre unique et rare mais à l'oeuvre démultipliée, nombreuse, accessible à des amateurs moins fortunés. Accessible physiquement et financièrement. Non comme ces O.M. old master, tableaux de maître conservés comme des momies dans un musée éloigné où on ne les contemplait que sous-verre ou, pire, à cause de leur âge ou de leur fragilité ou de l'inexpérience de leur concepteur qui avait utilisé maladroitement des matériaux inférieurs de son époque reculée, visible tous les 50 ans lorsqu'on les sortait précautionneusement des voûtes.

Il avait aussi une Marilyn Monroe.  Norma Jeane Mortenson.

Et un tableau de Pierre Soulages. Un outrenoir. Tableau noir intitulé peinture mars 2000 60 centimètre par 50 centimètre. Un tableau entièrement noir. Avec des griffures régulières dans la matière noire qui reflétait la lumière ou l'ombre du regardeur.

Sherlock Holmes regardait et observait souvent le grand tableur noir. Outrenoir. Noir qui correspondait à quelque chose en lui. Ou quelque chose qu'il voyait du monde. Quoique Soulages n'ait eu aucune envie philosophique ou littéraire, ce n'était visiblement pas le cas de ses admirateurs. 

Il avait aussi une autre oeuvre noire. De Ad Reinhardt. Adolph Dietrich Friedrich Reinhardt On le décrivait comme un peintre et un auteur théorique américain, précurseur de l'art conceptuel et de l'art minimal et critique des peintres expressionnistes abstraits. Qu'il ne comprenait pas. 

Et, y voyant une manière de rassembler les morts dans une forme de conversation informelle et intemporelle, il avait mis précisément côte à côte, l'oeuvre de R, décédé il y a 47 ans avec celle de Jacques Hurtubise - un de ses tableaux doubles chinois - qui venait de mourir en décembre 2014. Il se félicitait d'avoir acheté l'immense tableau au bon moment. L'usage voulant que l'artiste mort connu devienne célèbre et double de valeur. Ainsi était l'étrange usage des galeries et collectionneurs d'art. Incapable d'avoir une idée personnelle, il faut qu'ils empruntent celle de tout le monde. Et plus il y avait de monde, plus leur investissement - c'était plus une transaction financière que l'amour des objets - qui les motivaient. 

L'odeur de bouillon salé et épicé emplissait ses narines et lui donnait faim.

Normalement, il n'avait jamais faim mais l'odeur.

Cette manière de faire et de se simplifier la vie ne nécessitait plus l'usage d'une cuisine, 
d'appareils ménager ni de chaudrons. 

Un bol de verre et un four à micro-ondes. 

Et un bol à chien en acier inox pour manger ce qui avait l'avantage de garder la chaleur du produit.

Il rêvait du jour où cette opération serait simplifiée encore en étant remplacée par une pilule. 


Un sachet de poudre à diluer dans l'eau compliquait inutilement. Il fallait un plat, de l'eau, une cuillère, brasser, un four à micro-ondes. Ou une bouilloire électrique pour l'eau chaude. 


5 minutes et c'était fini.




Pour passer le temps, il lisait les instructions sur la boite de soupe avant de la mettre au recyclage avec les autres. 

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 États 1.2. 30 janvier 2015 - 1.5  février 2015